Philippe Vannier, nouveau président du Fonds ESPCI Paris

Lors du conseil d’administration du Fonds ESPCI Paris, le 26 mars 2019, Jacques Lewiner, président du Fonds ESPCI Paris depuis sa création, a proposé la nomination de Philippe Vannier (Promotion 99) à la présidence du Fonds. Le conseil d’administration a voté cette proposition à l’unanimité.

Pour résumer le bilan de ces dernières années et les perspectives à venir, Jacques Lewiner et Philippe Vannier se sont prêtés au jeu de l’interview croisée.

Vous avez présidé le Fonds ESPCI Paris dès sa création, quel bilan faites-vous ?

Jacques Lewiner : Pendant ces huit années, le Fonds ESPCI a pu accompagner une grande diversité de projets portés par les étudiants et chercheurs de l’ESPCI Paris grâce au soutien de ses mécènes industriels et donateurs particuliers. Depuis 2011, le Fonds a ainsi collecté plus de 7,3 millions d’euros. Les donateurs sont de plus en plus nombreux et l’on compte aujourd’hui plus de 200 donateurs réguliers. Ils se recrutent aussi bien parmi les promotions les plus anciennes d’alumni que parmi les jeunes fraîchement diplômés mais aussi les parents d’élèves dont je tiens à souligner la générosité et la fidélité. Ce succès nous permet de donner vie aux grandes actions du Fonds qui fait écho au projet stratégique de l’ESPCI Paris : augmentation du nombre de bourses de mobilité et d’excellence internationale, renforcement de l’excellence et du rayonnement de la recherche et encouragement à l’innovation de rupture.

Au-delà des chiffres, quel rôle le Fonds ESPCI Paris joue-t-il ?

Jacques Lewiner : De par le caractère original de son enseignement et de sa recherche, l’ESPCI Paris est depuis plus d’un siècle un point d’attraction pour de nombreux esprits inventifs et créateurs. Le Fonds ESPCI Paris a été créé en 2011 pour renforcer ce modèle d’excellence, à l’initiative conjointe de l’ESPCI Paris, de la Ville de Paris et de l’association ESPCI Alumni. Mais au-delà de l’aide financière qu’il peut apporter, le Fonds joue un rôle essentiel de lien entre l’École et l’association des alumni. C’était le souhait de nos fondateurs, et j’y a œuvré sans relâche, avec la complicité bienveillante de Sylvain Gilat, Président d’ESPCI Alumni, le soutien précieux d’Henri-Dominique Petit, Président du Comité de la gouvernance, et l’engagement sans faille de Christian Godde en qualité de trésorier. Je tiens ici à les remercier chaleureusement pour la collaboration fructueuse pendant ces années. Aujourd’hui, c’est une nouvelle page qui s’ouvre avec l’arrivée de Philippe Vannier qui fut non seulement l’un de mes brillants élèves mais qui déjà partageait mon goût pour l’innovation de rupture et les challenges. J’en veux pour preuve la création de la Junior Entreprises et du premier forum Entreprises de l’École à son initiative pendant sa formation. Bien évidemment, il peut compter sur la poursuite de mon engagement à ses côtés.

En mars dernier, vous avez succédé à Jacques Lewiner à la présidence du Fonds ESPCI Paris, qu’est ce qui a motivé votre choix ?

Philippe Vannier : Quand j’ai revu Jacques en 2010, je l’ai retrouvé tel que je l’avais laissé trente ans plus tôt : toujours cette curiosité hors norme sur tous les sujets, cette soif de découvrir, cette capacité à associer des idées a priori sans aucun lien… Il a toujours parfaitement illustré les propos de Pierre-Gilles de Gennes : « un bon ingénieur est celui capable d’associer des idées qui n’étaient pas faites pour aller ensemble ! » Quand on discute avec lui, il a le don de transformer des choses complexes en évidences logiques. Et il s’intéresse réellement aux gens. Il a fait beaucoup pour le Fonds et pour l’École. Je tiens à le remercier chaleureusement de la confiance qu’il m’a faite en me proposant, il y a un an, de lui succéder. Cela m’a donné l’occasion de renouer avec l’École que j’avais quittée en 1984. Je suis en effet de la 99e promotion, et j’ai fait mon DEA en génie électronique et instrumentation dans le laboratoire de Jacques Lewiner. J’étais déjà très attiré par l’industrie, et c’était le laboratoire qui m’avait le plus enthousiasmé en termes de créativité. Par la suite, j’ai travaillé pour Michelin, Alcatel Alstom, puis j’ai créé Crescendo Industries, qui s’est développé au travers de différentes structures dont I2E, une société de traitement du signal. En 2010, Crescendo a pris le contrôle de Bull, et c’est à ce moment que Jacques Lewiner m’a recontacté au sujet d’un brevet, et depuis nous avons gardé le contact.

Quels seront les prochaines étapes pour le Fonds ?

Philippe Vannier : 8 ans, c’est un cap que le Fonds ESPCI vient de le franchir avec succès ! Il repose sur des bases solides sur lesquelles je vais continuer à bâtir avec une équipe enthousiaste et professionnelle qui œuvre au plus près des étudiants et des chercheurs. Je sais également pouvoir compter sur la mobilisation de Vincent Croquette et de ses équipes ainsi que celle de l’association des alumni. Il convient d’abord, de bien réaffirmer les objectifs, afin que les ressources du Fonds ne se dispersent pas dans de mauvaises directions. Ensuite, développer la notoriété du Fonds auprès des donateurs potentiels, notamment à l’international. Depuis deux ans il s’est restructuré pour être en capacité de mettre en place ce type de démarche, il faut désormais étendre la collecte en s’appuyant sur nos réseaux. Merci à tous ceux qui ont accompagné le Fonds ces 8 dernières années. « Pour atteindre les limites du possible, il faut rêver l’impossible » (René Thom). J’espère rêver longtemps avec vous tous !